Si Mbandaka nous était conté

Publié le par afriqueflashinfo.over-blog.net

Paris (France) 13 avril 2010 [AFI]-- Faut-il nécessairement être équatorien pour s'offusquer de l'attitude de Lambert Mende, ministre de communication et médias qui a affublé les "Enyeles" l'appellation de terroristes ? Alors même qu'il avait dévoilé l'identité des insurgés de Mbandaka, lors d'une conférence à Kinshasa, sans doute dans une salle climatisée et non pas dans la province de l'Equateur où de compatriotes ont perdus la vie. La communauté Enyele ne fait-elle pas partie de la mosaïque des tribus qui forment la communauté nationale de la République Démocratique du Congo que les Joséphistes ne parviennent pas à administrer ? Pourquoi généraliser alors qu'on connait les auteurs ? Terroristes pour avoir dévoiler à la planète entière que la République Démocratique du Congo n'a pas d'armée ? Et que jamais une armée n'est constituée d'un brassage des miliciens et soudards. Terroristes pour avoir attaqué Mbandaka le dimanche de Pâques pendant que les chrétiens étaient en prières ? Terroristes pour s'être emparé de l'aéroport de Mbandaka, la résidence du gouverneur et avoir fait détaler les militaires censés protéger la ville province de l'Equateur

 

Jeudi 8 avril 2010, à 13 h 25’ locales que Joseph Kabila est arrivé sur le tarmac de l’aéroport de Mbandaka. Il a été accueilli au pied de l’avion par le gouverneur de province Jean-Claude Baende , le président de l’Assemblée provinciale Gaston Kilio Setu et le commandant de la 3ème région militaire, le général de Brigade Ekutsu.

 

C'est parce que la Monuc avait quadrillée et sécurisée l'aéroport de Mbandaka que Joseph Kabila a pu atterrir à Mbandaka.

L'attaque de Mbandaka, chef-lieu de la province d'Equateur, intervient alors que les autorités congolaises souhaiteraient que la mission de maintien de la paix de l'Onu entame son retrait en juin, à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance.

Il est étonnant que Lambert Mende découvre seulement maintenant que les soldats de la Monuc sont d'abord d' êtres humains, ils ne sont pas venus pour mourir au Congo. Lorsqu'il accuse les casques bleus d'être restés "confortablement dans leur cantonnement" alors que la première victime était "tuée sous leurs yeux". N'est-ce pas la fonction première de l'Etat congolais de protéger et sécuriser ses citoyens y compris les étrangers qui vivent sur son territoire ?

L'Etat congolais est incapable d'être une sentinelle pour les Congolais, c'est la leçon qu'on retient avec l'intervention de Mende.

Les Enyeles ont montrés que sans la présence de la Monuc, peut être que les Joséphistes repus du pouvoir malgré leur arrogance seraient entrain de traverser le fleuve congo à pied. Rien ne nous dit que les Enyeles ne vont pas réaliser d'autres exploits. Ce qui est sûr est que leur imprévisibilité est déconcertante: les villageois pêcheurs qui manient les armes lourdes. La bande à Louis Michel au pouvoir à Kinshasa a encore de soucis à se faire. Elle ne maîtrise rien sur terrain et dans le pays. Aujourd'hui, ce sont les pêcheurs de l'Equateur. Demain on aura des cultivateurs de Mai-Ndombé, les chasseurs de Kinvula...Le territoire congolais n'est pas sécurisé.

Malgré la volonté de diabolisation, une incitation à la haine ethnique, les Enyeles méritent qu'on les écoute. Lambert Mende devrait relire son livre « Dans l’oeil du cyclone, Congo- Kinshasa, les années rebelles 1997- 2003 revisité » sur sa participation dans la rébellion au RCD-Kigali qui a fait tant de morts congolais. Si les Enyeles n'avaient fait suivre que l'exemple de ceux qui au Congo prennent les armes afin de se retrouver dans les institutions. Doit-on refuser aux Enyeles ce qu'on a accordé aux autres Seigneurs de guerre ?

Lambert Mende a déclaré que sept soldats, trois policiers, 21 rebelles et deux civils avaient été tués. L'Onu a confirmé que trois de ses employés avaient aussi été tués.

Toujours Mende a aussi dit qu'un médecin espagnol avait été enlevé, mais l'ambassade d'Espagne à Kinshasa n'a pu le confirmer.

Le Conseil de sécurité doit discuter en mai d'un plan de retrait, d'ici juin, de 2.000 hommes, de huit des 11 provinces du pays. Il devra aussi se prononcer sur un nouveau mandat prévoyant une stratégie de sortie.

"Cette option de retrait de 2.000 hommes s'est présentée avant l'attaque en Equateur. Il nous faut attendre pour voir si le retrait se fera comme prévu", a déclaré Madnodje Mounoubai, porte-parole de l'Onu.

Mende a affirmé que la reprise en 24 heures de l'aéroport, qui s'est faite avec l'aide de l'Onu, montrait que la nation est prête à relever le défi de sa sécurité. "Des assaillants lourdement armés constituent un danger potentiel que le gouvernement prend très au sérieux, sans que cela justifie la mise sous tutelle du Congo", a-t-il dit.

wait and see

AFI///13042010//FM

Publié dans Article de presse

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