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Cameroun: le journaliste Ngota mort en prison de maladies "opportunistes" ?

Publié le par Agence africaine d'information

A Yaoundé au Cameroun, le porte-parole du gouvernement camerounais a attribué jeudi à des "infections opportunistes" liées au virus du sida le décès en détention préventive, le 22 avril 2010, du journaliste Bibi Ngota, dont la famille s'est déclarée "très indignée" par ces affirmations.

 

Bibi Ngota, directeur du journal Cameroun Express qui était depuis le 10 mars à la prison de Kondengui, à Yaoundé, "est décédé des suites d'infections opportunistes dans un contexte où (son) système immunitaire était complètement effondré", a affirmé à la radio d'Etat Issa Bakary Tchiroma, citant un rapport administratif du médecin de la maison d'arrêt.

"Les examens de laboratoire effectués à l'incarcération (du journaliste) ont révélé une sérologie VIH positive", a ajouté M. Tchiroma, également ministre de la Communication, selon lequel M. Ngota a tardivement appris son statut.

D'après les explications du ministre, lorsqu'il a été conduit en prison, Bibi Ngota avait volontairement accepté d'effectuer un dépistage au virus du sida qui "s'est révélé positif".

Mais il n'en a pas récupéré les résultats qui lui ont été annoncés le 5 avril, après une nouvelle admission à l'infirmerie "pour une fièvre élevée et l'irruption cutanée généralisée".

Son décès est survenu à la veille de la réception de résultats d'"examens complémentaires sur son éligibilité au traitement anti-rétroviral", qui ralentit la progression du virus du sida. "A l'analyse (de ces résultats), on constate que le patient avait une infection généralisée dans un contexte d'immunodépression sévère", a dit Issa Tchiroma Bakary.

Bruno Ntede, frère cadet du journaliste décédé, a dénoncé ces affirmations du gouvernement. "Je suis très indigné. Le gouvernement raconte des histoires", a-t-il déclaré. "La vérité de sa mort est loin de ce que dit le gouvernement", a-t-il soutenu, se refusant à plus de commentaires. Le 23 avril, le gouvernement camerounais a annoncé avoir ordonné une enquête judiciaire pour faire la lumière sur la mort de Bibi Ngota, qui a suscité l'émoi et l'indignation de plusieurs organisation de défense de la presse au Cameroun et à l'étranger.

La France a demandé que la "lumière soit faite" sur ce décès, les Etats-Unis ont réclamé une enquête "effectuée de manière globale, transparente et sans délai". Bibi Ngota, surnom de Germain Cyrille Ngota Ngota, a été écroué en même temps que deux autres journalistes, Robert Mintsa et Serge Sabouang, qui demeurent en détention provisoire.

 

Les trois journalistes ont été incarcérés pour "faux et usage de faux". Les autorités les accusent d'avoir imité "la signature du secrétaire général de la présidence de la République sur des documents dont ils se servaient pour (lui) faire du chantage".
AFI///30042010/FM

Publié dans Dépêche

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